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Soutenance de mémoire : Les conséquences des violences conjugales sur la scolarisation des enfants dans la commune de Kombissiri, décryptées par Christine Zoungrana

admin147624 janvier 20253 Minutes de lecture196 Vues

Les performances scolaires sont souvent fonction de ce que vivent les enfants à la maison. Au-delà d’être enseignante, Christine Zoungrana est aussi un parent qui s’intéresse à ce qui freine l’apprentissage des enfants. Et l’un des éléments qui influe sur les performances scolaires est la violence conjugale. Au cours de sa soutenance de master en sociologie ce jeudi 23 janvier 2025 et sanctionnée par la note de 14/20, mention bien, dame Zoungrana a procédé à l’analyse des conséquences des violences conjugales sur la scolarisation des enfants dans la commune de Kombissiri, région du Centre-sud du Burkina Faso, zone dans laquelle elle exerce.

Dans tout couple, il y a des hauts et des bas, des mésententes et des moments de froid. Mais à quel moment estime-t-on que des actes posés par des parents constituent de la violence conjugale ? « On peut dire que la barrière est franchie lorsque l’un ou l’autre membre du couple pose un acte de façon volontaire qui brime les droits de l’un ou de l’autre », estime l’impétrante du jour. Ainsi, lorsque la famille qui constitue le premier abri de l’enfant devient le milieu où règnent les violences conjugales, les répercussions se font sentir sur l’enfant.

À travers le thème « Analyse des conséquences des violences conjugales sur la scolarisation des enfants dans la commune de Kombissiri, au Centre-sud du Burkina Faso », Christine Zoungrana est parvenue aux conclusions suivantes : certains enfants se rétractent, s’isolent, ne s’ouvrent pas aux autres et restent introvertis. « En termes de rendement, ces derniers-là sont distraits, à cause des violences subies à la maison ; les notes sont faibles, au niveau des devoirs et des compositions », a-t-elle apprécié d’une part.

D’autre part, il y a ceux-là qui ne trouvent plus en la famille, ce refuge qui devait servir à leur épanouissement. Du coup, l’école devient pour eux, cet environnement où ils s’éclatent, retrouvent leur joie de vivre et essaient de s’émanciper. « Ces enfants-là sont ceux qui ont décidé de ne pas se laisser faire par la situation qui est la leur. Ils sont hyperactifs à l’école parce qu’ils n’ont pas l’occasion d’être dynamiques à la maison du fait des violences conjugales. Dans le cadre scolaire, ils s’invitent à tous les jeux et activités », a exposé la candidate.

Pour la réalisation de cette étude, dame Zoungrana s’est intéressée aux enfants des classes de CE2, CM1 et CM2, partant sur la base qu’ils sont à même de pouvoir décrire ce qu’ils vivent. Au total, 33 élèves pris sur dix écoles ont pu être enquêtés, après une difficulté majeure rencontrée en chemin : l’identification des enfants victimes des violences conjugales. « Ce n’est pas écrit sur leurs fronts. Il y a des cas avérés. On a pu les identifier facilement pour ce travail. Pour les autres, il a fallu passer par des sensibilisations et des leçons de morale pour les emmener à s’ouvrir », a-t-elle soufflé.

En termes de recommandations pour réduire ce mal-être des enfants, l’impétrante propose que les enseignants soient plus outillés pour pouvoir prendre en compte les enfants victimes de violences conjugales. En plus de cela, elle recommande des sensibilisations des couples au niveau de l’action sociale, par exemple, et une meilleure préparation des jeunes au mariage pour qu’ils sachent se comporter et gérer leurs différends lorsqu’ils auront des enfants.

Comme limites à ce travail scientifique, le jury, présidé par Pr Alkassoum Maïga, avec comme rapporteur Dr Abdoulaye Ouédraogo et Pr Valérie Rouamba comme directeur de mémoire, a relevé d’une part le fait qu’elle ait évoqué la démotivation. « C’est un sujet un peu compliqué parce que pour un sociologue, il est difficile de mesurer la démotivation d’un élève parce qu’elle ne l’est pas pour toujours. Elle peut alterner à l’intérieur d’une même journée », a souligné le président du jury.

L’autre bémol tient au fait qu’elle n’a pas pu entrer en contact avec les parents des enfants. Pour lui, cet élément était important, quand bien même admet-il, « si on commence par des enfants qui décrivent le comportement de leurs parents à la maison, le fait de retourner voir les parents peut avoir des impacts sur les enfants parce que les parents ne comprendraient pas et pourraient prendre cela pour de la dénonciation ». Qu’à cela ne tienne, c’est un travail original selon lui. « Elle est arrivée à voir comment cela peut avoir un impact sur les enfants » a-t-il conclu.

Source : lefaso.net

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