Une équipe de chercheurs ivoiriens a identifié un nouvel allèle du système HLA (Human Leucocyte Antigen), une avancée majeure qui renforce la capacité du pays à assurer localement les analyses essentielles à la réussite des greffes d’organes.
Cette découverte, réalisée dans le cadre d’un projet financé par le Fonds de soutien à la recherche et à l’innovation (FONSTI), a été présentée mardi 9 décembre 2025 lors d’un atelier de restitution consacré à la caractérisation du polymorphisme HLA dans la population ivoirienne.
Dirigée par la sous-directrice du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), le Pr Kouabla Liliane Siransy, l’équipe a analysé le profil HLA de plus de 400 donneurs de sang, permettant de mettre en lumière un nouvel allèle désormais enregistré auprès du Comité international de nomenclature des gènes HLA.
Véritable « carte d’identité biologique », le système HLA joue un rôle décisif dans la compatibilité et la réussite des transplantations, notamment pour les greffes de rein réalisées en Côte d’Ivoire depuis 2012.
Selon le Pr Siransy, cette avancée marque un tournant pour le pays. « Jusqu’à présent, les échantillons destinés au typage HLA étaient envoyés à l’étranger, ce qui rallongeait les délais et compromettait parfois la réussite des greffes. Désormais, ces analyses peuvent être effectuées localement, en temps réel, ce qui constitue un progrès déterminant pour nos patients », a-t-elle indiqué.
Au-delà des transplantations, la cartographie génétique obtenue permettra de mieux appréhender les prédispositions de la population ivoirienne à certaines pathologies, dont les cancers et les maladies auto-immunes, ouvrant la voie à des stratégies de santé publique plus ciblées.
« Ce projet prouve qu’en Côte d’Ivoire, il y a des chercheurs qui trouvent », a relevé la Dr Aké Armande, chercheuse associée, appelant à un soutien accru des autorités pour consolider cette dynamique.
Représentant le secrétaire général du FONSTI, le Pr Nandiolo Koné Rose a salué un projet qui a permis de maîtriser les techniques de séquençage des allèles HLA, de réaliser un panel de typage sur des donneurs et de documenter la diversité génétique nationale. « Ces acquis constituent les fondations d’une future plateforme nationale d’histocompatibilité, indispensable au développement d’un véritable programme de transplantation en Côte d’Ivoire », a-t-elle souligné.
Pour sa part, le directeur général du CNTS, le Pr Sékongo Mamadou, a annoncé la construction prochaine d’un bâtiment moderne comprenant des salles stériles mises à disposition des cliniciens pour les greffes. « Le CNTS ne réalisera pas lui-même les greffes, mais fournira les infrastructures nécessaires, dans une logique de collaboration au service de la santé publique », a-t-il précisé, avant d’appeler à une approche pluridisciplinaire incluant psychologues, sociologues et anthropologues pour une prise en charge globale des patients.
Source : AIP

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