Santé / Journée mondiale du Sida : Le CNDH exhorte à renforcer la résilience et à changer les mentalités à Bouaké

La présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Namizata Sangaré, par la voix de la présidente de la Commission régionale des droits de l’homme (CRDH) de Gbêkê, Carine Keffa, a appelé samedi 29 novembre 2025 les Ivoiriens à la résilience et à une transformation des mentalités dans la lutte contre le sida.

Cet appel a été lancé à Bouaké lors de la commémoration anticipée de la 38ᵉ Journée mondiale de lutte contre le sida, organisée au Centre culturel Jacques Aka en partenariat avec l’ONUSIDA, NOVA Plus et le Centre SAS.

Au nom du CNDH, Mme Sangaré a indiqué que le thème de l’édition 2025, « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au sida », met en lumière les enjeux liés à la continuité des actions de prévention et de prise en charge. Elle a souligné que la lutte contre le VIH/sida demeure liée aux droits humains, notamment la dignité, la non-discrimination, la protection de la vie privée et l’accès à la santé. Elle a rappelé que les personnes vivant avec le VIH restent exposées à des discriminations et a invité les acteurs publics, les partenaires et les communautés à renforcer la défense des droits fondamentaux.

Mme Sangaré a relevé que la riposte nationale a été confrontée à des perturbations, mais que ces difficultés n’ont pas remis en cause les engagements pris par l’Etat et les organisations partenaires. Elle a insisté sur la nécessité de préserver l’accès équitable aux soins et aux traitements, de lutter contre la stigmatisation et d’accompagner les populations vulnérables, notamment, les femmes, les enfants et les populations clés. Elle a affirmé que la lutte contre le VIH/sida constitue un enjeu de justice, d’égalité et de respect des droits humains.

Le directeur pays de l’ONUSIDA en Côte d’Ivoire, Henk Van Renterghem, a salué les progrès réalisés dans la riposte nationale. Il a rappelé que la réduction des financements extérieurs affecte les programmes de prévention et de traitement, et a encouragé une remobilisation des décideurs et des partenaires pour maintenir les acquis. Il a indiqué que la 38ᵉ Journée mondiale de lutte contre le sida offre une tribune pour renforcer les plaidoyers en faveur d’un financement durable. Il a réaffirmé l’engagement de l’ONUSIDA à soutenir la Côte d’Ivoire dans la mobilisation de ressources, notamment, dans le cadre du Fonds mondial et du partenariat avec le PEPFAR.

M. Van Renterghem a rappelé que le gouvernement ivoirien s’est engagé, lors du Conseil national de lutte contre le sida tenu en juillet 2025 sous la présidence du vice-président, à mobiliser des ressources domestiques pour combler les gaps financiers liés au retrait progressif de certains partenaires techniques et financiers. Il a indiqué que le maintien de la qualité des services de dépistage, de prise en charge, d’accès aux antirétroviraux et de prévention constitue une priorité.

Le directeur régional de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle de Gbêkê, Dr Coulibaly Aboubakari, a présenté les données récentes sur l’évolution de la pandémie. Il a indiqué que la prévalence du VIH chez les personnes âgées de 15 à 49 ans est passée à 1,7 % en 2024, contre 1,82 % en 2022, et rappelé qu’elle était de 4,87 % en 2010. Il a précisé que les nouvelles infections sont estimées à 8 000 en 2024, soit une baisse de 10 %, et que les décès liés au sida ont reculé de 16 %. Il a ajouté que depuis 2010, les nouvelles infections ont diminué de 67 % et les décès de 75 %.

Dr Coulibaly a toutefois signalé que des défis persistent. Il a relevé une prévalence plus élevée chez les femmes (2,42 %) que chez les hommes (0,96 %), ainsi qu’une augmentation des nouvelles infections chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans. Il a indiqué qu’au niveau régional, la prévalence dans le Gbêkê s’établit à 1,94 %, au-dessus de la moyenne nationale.

La cérémonie a réuni des représentants d’organisations publiques, des partenaires techniques et financiers, des organisations communautaires et des associations de personnes vivant avec le VIH, dans le cadre des activités de commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le sida et de la quinzaine des droits de l’homme, un programme annuel de mobilisation du CNDH visant à sensibiliser le public aux droits de l’homme.

Source : AIP