Santé /Inter/ Les dirigeants africains nomment un nouveau président de l’ALMA et réaffirment leur engagement pour l’élimination du paludisme

Réunis en marge du Sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba, en Ethiopie, les chefs d’État et de gouvernement ont désigné le Président Duma Gideon Boko du Botswana comme nouveau président de l’African Leaders Malaria Alliance (ALMA), succédant à Umaro Sissoco Embaló de Guinée-Bissau.

Ils ont réaffirmé leur engagement à intensifier les financements nationaux et innovants et ont appelé à une pleine reconstitution des ressources du Fonds mondial, qui représente 62 % du financement international des programmes de lutte contre le paludisme, rapporte un communiqué d’APO Group transmis à l’AIP, lundi 17 février 2025.

Le Rapport 2024 sur les progrès de la lutte contre le paludisme en Afrique met en évidence une stagnation des avancées et une convergence de défis sans précédent, à savoir insuffisance des financements, croissance démographique rapide, changement climatique, résistance aux insecticides et médicaments, crises humanitaires.

Pour inverser la tendance, les dirigeants africains ont insisté sur la nécessité d’accélérer le développement et la fabrication locale de nouvelles interventions et outils de lutte, tels que les moustiquaires de nouvelle génération, les vaccins et les traitements antipaludiques.

Lors de la passation de pouvoir à la tête d’ALMA, le Président Duma Boko a souligné l’urgence d’augmenter les budgets nationaux dédiés à la lutte contre le paludisme et de renforcer les financements innovants via des mécanismes comme l’AID de la Banque mondiale et le Fonds vert pour le climat.

Ancienne présidente d’ALMA, la libérienne Ellen Johnson Sirleaf a rappelé que neuf conseils nationaux de lutte contre le paludisme ont levé plus de 125 millions de dollars et que les agents de santé communautaire jouent un rôle clé dans la riposte.

L’ambassadrice Minata Samate Cessouma, commissaire à la santé de l’Union africaine, a insisté sur la nécessité d’une pleine reconstitution du Fonds mondial afin de garantir des financements suffisants pour lutter contre le paludisme, le VIH et la tuberculose.

Le sommet a aussi marqué le lancement d’une nouvelle phase de la campagne “Changez l’histoire”, qui met en lumière l’impact du paludisme sur les enfants. L’écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie, ambassadrice de la campagne, a rappelé que son pays, le Nigeria, est le plus touché et a exhorté les dirigeants à agir rapidement.

Malgré les défis, une avancée majeure a été célébrée avec la certification de l’Égypte comme pays exempt de paludisme par l’OMS. Un prix a été remis à son représentant en reconnaissance de cette réussite, illustrant que l’élimination du paludisme est possible avec un engagement soutenu.

Selon le Rapport 2024, l’Afrique a réduit l’incidence du paludisme de 38% et la mortalité de 60% depuis 2000, sauvant ainsi 11,9 millions de vies. Cependant, des actions immédiates sont nécessaires pour éviter un retour en arrière.

« Le moment d’agir est maintenant. Nous devons accélérer l’élimination du paludisme sur notre continent », a lancé le Président Embaló aux dirigeants et aux partenaires internationaux.

Source : AIP