La ville de Taï, située dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, enregistre un taux d’inscription faible dans plusieurs établissements scolaires. Malgré la rentrée scolaire officiellement démarrée lundi, le nombre d’élèves déjà inscrits dans les établissements secondaires du département est particulièrement bas, par rapport au nombre d’élèves, attendus pour cette année académique. Sur un cumul de 3.813 élèves, attendus dans les trois établissements secondaires publics de Zagné, Kéïbly et Taï, seulement 208 ont finalisé leurs inscriptions, tandis qu’environ 1.500 ont fait l’inscription en ligne ce jour de rentrée.
Ce retard d’inscription est la conséquence d’une conjugaison de plusieurs facteurs sociologiques locaux.
« Ce phénomène récurrent est dû au fait que nos élèves, vu que nous sommes en zone rurale, ont des parents, pour la plupart, agriculteurs, qui sont dépendants de la vente des cultures de rente comme l’hévéa, et surtout le cacao, seules sources de revenus pour faire face aux dépenses de scolarisation », a expliqué l’adjoint au chef d’établissement du lycée municipal, Paulin Douoh, regrettant : « en dépit de la sensibilisation que nous faisons chaque année, ce retard persiste. »
Certains parents d’élèves expriment, par ailleurs, des appréhensions liées au climat socio-politique pré-électoral de plus en plus tendu en Côte d’Ivoire. Planteur, quarantenaire, de “Petit Zagné”, un campement de la sous-préfecture de Zagné, G.K., en fait partie.
« Je ne le souhaite pas, mais je crains qu’une fois allés dans les localités, où se trouvent les établissements secondaires, loin de nous, la situation sociopolitique dégénère et laisse mes enfants livrés à eux-mêmes. C’est pour cela que j’observe un peu avant de les y conduire et les inscrire à l’école », a avoué à l’AIP, le planteur.
Toutefois, la situation évolue avec une légère affluence des élèves constatée, le premier jour de rentrée des classes devant les bureaux, où s’effectuent les inscriptions, tant au collège moderne de Zagné, qu’au lycée municipal de Taï.
Principal du collège moderne de Zagné, Sidiki Diomandé, a assuré que cette affluence ira, comme les années précédentes, crescendo, surtout avec le début effectif des cours.
Des acteurs du système éducatif pointent la faible affluence constatée en ce début des cours, comme l’une des principales causes du niveau relativement bas des rendements scolaires dans cette contrée du pays, dans les classes intermédiaires comme dans les classes d’examen.
Source : AIP

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