Ce samedi 04 octobre 2025, la commune de Port-Bouët a accueilli la cérémonie officielle de lancement de la 5e édition de la Vague Rose, une initiative portée par l’ong AICHA, l’Association Islamique Caritative Humanitaire Active. Cette édition 2025 marque une nouvelle étape dans la lutte contre les cancers féminins et les maladies chroniques, à travers une vaste campagne médicale gratuite au service des populations.
Au cœur de cette journée de mobilisation sanitaire, plusieurs activités ont été proposées aux participants. Les femmes et jeunes filles ont pu bénéficier du dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus. Les jeunes filles âgées de 9 à 14 ans ont été prises en charge pour la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV). Les adultes, hommes et femmes, ont également eu accès à des examens de dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle. Par ailleurs, une opération de collecte de sang a été menée au profit du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS)
Prenant la parole au nom de l’ONG AICHA, le Professeur Kourouma Sarah Hamdan, directrice exécutive centrale de l’organisation et professeure agrégée en dermatologie à l’Université Félix Houphouët-Boigny, a livré un discours fort et engagé. Elle a rappelé le contexte alarmant qui justifie l’existence même de la Vague Rose.
Selon elle, les cancers, notamment ceux du sein et du col de l’utérus, connaissent une progression inquiétante en Afrique ces dernières décennies. Le cancer du sein est aujourd’hui le plus fréquent en Côte d’Ivoire. Il concerne principalement les femmes et menace une femme sur huit. Chaque année, environ 3000 nouveaux cas sont enregistrés dans le pays avec un taux de mortalité élevé de 58%.
Et pourtant, a-t-elle souligné, il est possible de guérir totalement cette maladie lorsqu’elle est détectée tôt. D’où l’importance du dépistage systématique à partir de l’âge de 20 ans. Pour le Pr Kourouma, il est impératif que toutes les femmes puissent avoir accès à ce service vital. Elle a interpellé les consciences en évoquant le nombre croissant de femmes – des sœurs, des mères, des filles – emportées par cette maladie faute de prise en charge à temps. Certaines, a-t-elle rappelé avec émotion, ont dû être amputées d’un sein du jour au lendemain, simplement parce qu’il était trop tard.
Elle a ensuite lancé un appel direct et poignant aux femmes de Port-Bouët, les encourageant à faire le premier pas vers la prévention. Elle les a invitées à sortir de leurs maisons, à mettre momentanément de côté leurs commerces et occupations quotidiennes, pour venir se faire dépister.
Selon elle, quelques minutes, voire quelques heures, peuvent suffire à changer une destinée. Un simple examen médical, réalisé par des professionnels, permet de détecter les signes du cancer du sein. Et même si la maladie est détectée, des traitements efficaces existent aujourd’hui. Grâce aux efforts de l’État ivoirien, le coût de ces traitements a été réduit, certains soins sont même gratuits.
Au-delà du cancer du sein, le Pr Kourouma a attiré l’attention sur le cancer du col de l’utérus, deuxième cause de mortalité féminine liée au cancer dans le pays. Ce type de cancer touche directement les parties intimes des femmes, souvent dans le silence et la honte. Elle a insisté sur la nécessité d’en parler, de sensibiliser et d’agir pour éviter que d’autres vies ne soient brisées par cette maladie évitable.
En lançant cette édition 2025 de la Vague Rose, l’ONG AICHA réaffirme son engagement profond pour la santé des femmes et des familles en Côte d’Ivoire. Elle appelle à une prise de conscience collective et à une mobilisation de toutes les couches sociales pour vaincre le cancer, dans la foi, la solidarité et l’action.
Source : abidjan.net
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