Burkina Faso / Cadres de Dialogue Permanent : Recherche, Innovation et Savoirs Endogènes

La Direction Générale de la Recherche et de l’Innovation (DGRI) a organisé, du 8 au 11 septembre 2025 à Manga, un atelier d’échanges et de conception des documents-cadres du cadre de dialogue permanent entre les chercheurs, les enseignants-chercheurs et les détenteurs des savoirs endogènes. L’ouverture des travaux était présidée par le Pr Olga Mélanie LOMPO, Chargée de mission représentant le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Cette session avait pour objectif de poser les bases d’une collaboration structurée entre les acteurs de la recherche, de l’enseignement et des détenteurs des savoirs endogènes afin de protéger, valoriser et intégrer les connaissances endogènes et leurs détenteurs dans les politiques de recherche, d’enseignement et de développement.

Des communications sur des expériences de collaboration avec les détenteurs de savoirs endogènes ; l’identification d’un type de cadre de dialogue permanent entre les chercheurs, les enseignants-chercheurs et les détenteurs des savoirs endogènes ; et les modalités de création et d’animation du cadre de dialogue permanent et l’élaboration d’une feuille de route relative au processus de création et d’animation du cadre de dialogue permanent entre les chercheurs, les enseignants-chercheurs et les détenteurs des savoirs endogènes sont entre autres des actions menées au cours de cette rencontre.

Dans son mot d’ouverture, la Chargée de mission le Pr Olga Mélanie LOMPO, a reconnu la richesse du patrimoine endogène du pays et l’importance de sa valorisation dans les domaines de l’agriculture, la santé, l’éducation, l’environnement et la cohésion sociale. « La création du cadre de dialogue et surtout son animation permanente, sont une nécessité pour soutenir le développement endogène voulu par les plus hautes autorités du pays. Il s’agit d’un développement respectueux de notre identité, de nos valeurs, et fondé sur une meilleure prise en compte de nos réalités socio-culturelles dans les projets et programmes de recherche, d’enseignement, de formation et de développement », a-t-elle indiqué.

Le Directeur Général de la Recherche et de l’Innovation, le Pr Antoine BERE a rappelé la mission de son institution qui est d’identifier, de vulgariser et de promouvoir les savoirs endogènes. Pour lui, l’année 2025 est consacrée à l’élaboration d’un document d’orientation, de répertoires des détenteurs de savoirs et à la mise en place effective d’un cadre de dialogue. «Nous sommes satisfaits, car nous disposons du document-cadre du cadre de dialogue permanent du projet de l’arrêté inter- ministériel que nous voulons proposer pour l’opérationnalisation de ce cadre de dialogue », s’est-il réjoui.

Le Vice-Président de l’Académie nationale des Sciences, des Arts et des Lettres (ASALBF) et Président du collège sciences humaines, lettres, culture et arts, le Pr Joseph PARE a insisté sur l’importance d’intégrer les savoirs traditionnels dans les pratiques de développement pour renforcer l’efficacité et l’appropriation des politiques publiques. « La question des savoirs endogènes est l’une des préoccupations au niveau de l’Académie. Comment intégrer les savoirs endogènes dans nos perspectives de développement, dans nos pratiques de développement. C’est sur la base des capacités que contiennent ces savoirs endogènes que certains processus de développement vont trouver une mise en œuvre beaucoup plus simple et plus rapide », a-t-il souligné.

Quant à Madame Kadidia DIANDA/LESSAMBA, Présidente de la Coordination des tradipraticiennes et Herboristes du Burkina, elle a mis en avant les attentes du secteur, notamment en matière de financement et d’appui à l’analyse scientifique des produits traditionnels. «On espère qu’à partir de cet atelier, beaucoup de choses vont changer et que nous aurons des financements qui nous permettront, d’analyser nos produits dans les laboratoires sans souffrir », a-t-elle ajouté.

Monsieur Amidou GANAME, Secrétaire Général de la Fédération Nationale des Groupements NAAM à Ouahigouya, a plaidé pour que les documents issus de l’atelier soient effectivement mis en œuvre. «Le développement ne peut pas aller sans passer par les valeurs du pays. Lorsque les sociétés sont organisées à travers leurs valeurs traditionnelles, on peut partir de ces valeurs pour faire un développement amélioré » a-t-il laissé entendre.

Le Dr Pascal NADEMBEGA, pharmacien de formation, ex-directeur de la médecine traditionnelle et alternative a, en tant que personne-ressource, appelé à l’utilisation des technologies modernes pour perfectionner et diffuser les savoirs endogènes, afin qu’ils bénéficient aux populations.

L’atelier de Manga a marqué une étape importante dans la reconnaissance et la valorisation des savoirs endogènes. Les documents-cadres et la feuille de route adoptés constituent désormais des outils de référence pour instaurer un dialogue permanent entre les différents acteurs. Les participants ont exprimé leur volonté commune de travailler à l’opérationnalisation rapide de ce cadre, afin que les savoirs endogènes deviennent un levier majeur de développement durable, d’autonomie et de cohésion sociale pour le pays.

Source : mesrsi