Le 8 septembre de chaque année est consacré à la Journée internationale de l’Alphabétisation. En Côte d’Ivoire, l’UNESCO évalue le taux d’analphabétisme à 47 %, une situation qui touche particulièrement les femmes vivant en zones rurales. Face à cet enjeu majeur, les autorités ivoiriennes ont pris l’engagement de réduire ce taux dans les plus brefs délais.
« Avant d’arriver ici, je n’avais jamais fait l’école. Je ne savais ni lire ni écrire. Mais aujourd’hui grâce à la formation, j’ai appris à lire et à écrire. Je peux écrire mon nom. Avant cette formation, lorsque je recevais des messages, j’étais obligée de les donner à ma fille pour qu’elle me les lise. Maintenant, j’arrive à lire moi-même mes messages », indique Estelle Aimée Yawa Yao.
La jeune femme fait partie des 32 auditrices en alphabétisation digitale que compte cette année la Maison du digital de l’Institut de formation et d’éducation féminine (Ifef) d’Agboville. Selon Maimouna Bamba Kouassi, responsable de l’Ifef, la formation se fait sur dix mois. Elle permet, en plus d’apprendre à lire, écrire et calculer, d’accompagner les auditrices sur le chemin de l’autonomisation. Dans les maisons digitales, les cours d’alphabétisation se font sur des tablettes. Les auditrices sont aussi initiées à la manipulation de l’ordinateur. Des pratiques bien en phase avec le thème de la célébration de la Journée internationale de l’alphabétisation de cette année, « Promouvoir l’alphabétisation à l’ère du numérique ». Ce thème souligne la nécessité d’outiller les hommes et les femmes pour saisir les opportunités qu’offre le numérique.
Sur le terrain, les initiatives sont nombreuses. Les collectivités locales, les entreprises, les fondations, les organisations de la société civile… mènent des actions avec le soutien du gouvernement et des partenaires au développement.
En effet, le gouvernement veut éradiquer l’analphabétisme par la promotion des alternatives éducatives inclusives pour les femmes et les jeunes.
Dans les centres de service civique par exemple, les cours d’alphabétisation pour les pensionnaires déscolarisés trop tôt ou qui n’ont jamais été scolarisés sont une étape importante, après la resocialisation.
« Nous utilisons les éléments simplifiés de la nature, le pilon, la calebasse, le citron et le grain de maïs que l’on trouve partout. Avec ces éléments nous créons des symboles qui permettent d’apprendre à lire et écrire facilement », nous expliquait Issa Sawadogo, instituteur à la retraite qui donne les cours d’alphabétisation dans les centres civiques de Bouaké 1 et 2.
Le Programme social du gouvernement a aussi intégré cette problématique. Il comprend un volet alphabétisation. On note au titre des réalisations 2024 que le programme d’alphabétisation a enregistré 4 610 personnes alphabétisées, 172 encadreurs d’alphabétisation recrutés et formés et 172 infrastructures d’alphabétisation construites.
À cela, il faut ajouter les activités de nombreuses Ong qui font un important travail sur le terrain.
Les différents acteurs étant convaincus que l’alphabétisation est la clé de voûte de toute politique éducative équitable. Elle constitue le socle de toute inclusion sociale, économique et civique.
La gestion des questions d’alphabétisation et d’éducation non formelle est assurée par quatre directions créées par le décret 2021-456 du 8 septembre 2021 portant organisation du ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation. Ce sont : la Direction de l’alphabétisation des adultes, des jeunes et des enfants (DAAJE), la Direction de l’éducation non formelle (DENF), la Direction des matériels didactiques de l’alphabétisation (DMDA) et la Direction de la coordination et du suivi des programmes d’alphabétisation (DCSPA).
Et cette année pour la première fois, le ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation avec le soutien du Projet Recherche action sur la mesure des apprentissages d’alphabétisation et des alternatives éducatives (Ramaed) a organisé en août un test de l’évaluation sommative des acquis des apprenants des programmes d’alphabétisation.
Toutes ces initiatives en matière d’alphabétisation réaffirment l’engagement de l’Etat de Côte d’Ivoire à veiller à ce que d’ici à 2030 tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes (hommes et femmes) sachent lire, écrire et compter. Afin d’atteindre l’objectif 4 des Objectifs de Développement Durable (ODD), à savoir « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ».
Source : abidjan.net
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