Le déficit d’enseignants de mathématiques freine l’ouverture des classes de séries C dans les lycées publics de la région du Hambol, a appris l’AIP, mardi 9 septembre auprès des responsables de la communauté éducative.
Dans la division territoriale du Hambol (Centre-nord), seul le lycée moderne Gaston Ouassénan Koné de Katiola, ville chef-lieu de région, accueille des classes de Première et de Terminale C, en raison d’un déficit persistant de professeurs de mathématiques dans les cinq autres lycées publics de la région.
Selon plusieurs responsables d’établissements scolaires publics du secondaire, l’absence d’enseignants qualifiés, issus de l’École normale supérieure (ENS) d’Abidjan et titulaires du diplôme de Professeur de lycée (PL), explique la non-ouverture de la série scientifique C dans les cinq lycées publics, à savoir Niakara, Tafiré, Tortiya, Boniérédougou et à Dabakala, relevant de la Direction régionale de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (DRENA) de Katiola.
«Faute d’enseignants de mathématiques pour couvrir même les classes des premiers cycles et les autres séries de l’enseignement général, nous sommes contraints de recruter localement de jeunes diplômés pour assurer les cours », a indiqué le président du Comité de gestion des établissements scolaires (COGES) d’un lycée du département de Niakara, Patrice Koné.
Des parents d’élèves, à l’instar de Gabriel Koné (46 ans), estiment que le désintérêt des étudiants titulaires d’une Licence professionnelle ou d’un Master en mathématiques pour l’enseignement secondaire accentue cette pénurie.
«Après le Master 2 en mathématiques, les étudiants ne veulent pas se tourner vers l’enseignement, ils pensent à d’autres projets et refusent d’entendre parler de devenir professeurs de collège ou de lycée », a confié M. Koné, citant l’exemple de son fils et de l’un de ses protégés.
Pour un acteur local du système éducatif, la mise en place urgente d’une réforme entre le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS) et le Ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation (MENA), qui consisterait à orienter davantage de bacheliers scientifiques vers l’ENS afin d’en faire, après trois à cinq ans de formation, des professeurs de mathématiques de collège ou de lycée, pourrait combler ce déficit criant en ressource humaine qualifiée.
«C’est une question de volonté politique pour juguler ce problème qui plombe l’attractivité et l’intérêt des apprenants », a-t-il plaidé, rappelant que la série C requiert, à elle seule, 14 heures hebdomadaires de cours de mathématiques en Première et Terminale, dont huit pour le dernier niveau cité.
Par ailleurs, le besoin d’équipement et de matériel adéquats dans les salles spécialisées des collèges et lycées, pour la mise en œuvre des expériences en physique chimie, plombent les pratiques pédagogiques.
Lors de la cérémonie solennelle de la rentrée scolaire 2025-2026, tenue au lycée classique d’Abidjan-Cocody, le 1er septembre, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), Pr Adama Diawara, invité spécial de la MENA, Pr Mariatou Koné, avait publiquement appelé à un regain d’intérêt pour les filières scientifiques, soulignant la nécessité de renforcer l’encadrement dans des disciplines stratégiques comme les Mathématiques et la Physique-Chimie.
Source : AIP
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