Le Président de la République de Zambie, S.E.M. Hakainde Hichilema, a présidé un évènement parallèle intitulé « Gavi Leap » (le bond pour Gavi) en marge de la 75e session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique.
Cette initiative a pour objectif de mettre en avant les priorités des pays, notamment africains en matière d’approvisionnement et de production de vaccins, en tenant compte de leurs besoins spécifiques.
La Directrice exécutive de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (Gavi), Dr Sania Nishtar, a présenté le contexte de l’initiative « Gavi Leap ». Elle a expliqué que Gavi met en œuvre des actions visant à accompagner les pays africains dans la fabrication de vaccins afin qu’ils puissent en produire eux-mêmes au niveau local. Selon elle, cette démarche permettra de catalyser la production et de libérer le potentiel du continent africain dans ce domaine.
Le Président zambien a salué l’initiative, estimant qu’elle favorisera un accès équitable aux vaccins. Il a invité les décideurs africains à s’engager concrètement : « Nous devons comprendre que la dépendance du continent envers les autres est préjudiciable. En tant que leaders, nous devons travailler à devenir indépendants dans un esprit de collaboration, tout en assumant la responsabilité de résoudre nos propres problèmes, car les autres ne peuvent que nous soutenir, mais il nous revient de tracer notre propre voie », a-t-il déclaré.
Des pays, dont le Burkina Faso, ont été conviés à se prononcer sur cette initiative. Le ministre de la Santé du Burkina Faso, en sa qualité de représentant de la circonscription Afrique francophone et lusophone au Conseil d’administration de Gavi, Dr Robert Kargougou, a profité de cette tribune continentale pour partager les préoccupations défendues par l’Afrique. Selon lui, « Gavi Leap » repose sur un principe fondamental : « placer les pays au cœur des décisions ». Il a souligné que cette initiative permettra de concrétiser des revendications de longue date des pays africains : un financement aligné sur les priorités nationales, des procédures de subvention simplifiées, une plus grande flexibilité dans l’utilisation des ressources face aux crises, ainsi qu’une véritable redevabilité des partenaires envers les pays africains. Il a exprimé sa satisfaction, considérant que l’initiative ouvre la voie vers une souveraineté réelle, où les gouvernements définissent les priorités, où les partenaires accompagnent, et où les citoyens bénéficient directement des retombées.
Par ailleurs, Dr Kargougou relevant qu’alors que 75% des investissements de Gavi se font dans les pays africains, le continent compte seulement deux représentants titulaires au conseil d’administration. Il a donc plaidé pour un renforcement de la représentation africaine dans la gouvernance de Gavi, notamment par l’attribution de sièges supplémentaires aux circonscriptions africaines et un siège autonome à Africa CDC. Il a insisté sur le fait que cette initiative ne prendra tout son sens que lorsque les pays africains auront atteint une véritable autonomie. « La souveraineté ne doit pas être un slogan. Nous devons sortir nos pays de l’aide ! La dépendance ne doit plus être la norme, plus de 40 ans après Alma Ata », a t-il regretté. « Avec cette initiative, l’Afrique pourra préserver ses acquis en matière de vaccination et jouer un rôle moteur dans l’avenir de la santé mondiale », a-t-il conclu.
Source : MshpBurkina
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